Si vous souhaitez pratiquer l’apiculture, vous devrez faire le choix du modèle de ruche. En premier lieu, informez-vous sur les ruches que les apiculteurs de votre région utilisent. Chaque pays, parfois chaque région possède ses préférences et souvent ses propres ruches que l’on ne trouve pas ailleurs. Ensuite, porter votre choix vers un modèle simple d’utilisation et pour lequel vous trouverez assistance auprès des apiculteurs expérimentés et des pièces de rechange dans le commerce apicole.
Pour vous aider, nous allons vous présenter les différentes catégories, modèles et types de ruches. Car sachez-le on distingue deux catégories de ruches :
- Les ruches traditionnelles
- les ruches modernes
Comme vous allez le comprendre d’ici quelques instants, la pratique de l’apiculture est assez différente entre ces deux catégories.
Puis, nous vous présenterons la ruche Dadant – celle qui est la plus communément employée à travers le monde – et l’assemblage de ses éléments.
Ainsi, cet article vous propose de découvrir quel modèle de ruche choisir pour débuter en apiculture. Nous vous souhaitons une bonne lecture.
Les ruches traditionnelles
En Europe, les ruches traditionnelles françaises sont souvent conçues en paille, en osier ou creusées dans un tronc d’arbre, comme du châtaignier. Sur les îles de Méditerranée – Malte, Sicile, Chypre – et en Afrique du Nord, les ruches sont des tubes fabriqués en terre cuite ou des troncs de palmier.
La conduite des ruches traditionnelles est plus difficile que celle des ruches modernes. Avec une ruche traditionnelle, il n’est pas possible d’inspecter les rayons pour juger de la santé de la colonie, car ceux-ci sont solidement fixés par les abeilles aux parois intérieures.
L’apiculteur devra surtout se fier au comportement des abeilles sur le trou d’envol. Ce qui demande beaucoup d’expérience et des connaissances pointues.
Avec cette catégorie de ruches, on ne peut pas effectuer facilement de traitements contre le varroa, un acarien ravageur des colonies d’abeilles.
De plus, la récolte du miel nécessite de détruire une partie du nid ou parfois sa totalité. Par le passé, les apiculteurs devaient tuer les abeilles avec de la fumée de soufre ou bien en les immergeant dans l’eau. On parlait d’étouffage. Cette pratique n’a plus cours en France.
C’est pour toutes ces raisons que les apiculteurs professionnels et la plupart des amateurs ne les emploient plus. Ces ruches sont maintenant très rares. Mais quelques ruchers des Cévennes et du Var en gardent toujours, comme une part vivante de l’Histoire locale.
De plus, on assiste à un regain d’intérêt de la part d’apiculteurs amateurs soucieux de conserver un savoir-faire qui disparaît.
Les ruches modernes
Ces ruches sont apparues au 19ème siècle, mais sont toujours nommées des ruches modernes. L’apiculture est rarement bousculée par des évolutions majeures. D’ailleurs l’essentiel du matériel employé par l’apiculteur (enfumoir, lève-cadres, extracteur de miel,…) n’a pas changé depuis 200 ans.
Les ruches modernes sont aussi nommées ruches à cadres mobiles. En effet, on retrouve à l’intérieur de ces ruches des cadres en bois qui peuvent être retirés individuellement. Il est alors possible d’inspecter le couvain – nom que l’on donne à l’ensemble des œufs, des larves et des nymphes d’abeilles – et d’évaluer les réserves de miel, sans devoir détruire une partie du nid. La récolte du miel est aussi très simple et ne met pas en danger la colonie.
Ces ruches se retrouvent chez la plupart des apiculteurs amateurs et chez tous les professionnels. Elles ont été conçues pour l’exploitation efficace des produits de la ruche : miel, cire, gelée royale,… L’apiculteur peut facilement les ouvrir et en extraire des cadres, sur lesquels les abeilles construisent leurs rayons de cire.
En utilisant des ruches à cadres, les colonies peuvent être divisées facilement. Les traitements contre le varroa sont plus faciles à appliquer. La bonne santé du cheptel est plus simple à maintenir
En France, les modèles de ruches à cadres que l’on peut rencontrer dans les ruchers sont les suivants :
- Ruche Dadant
- Ruche Langstroth
- Ruche Voirnot
- Ruche Laponche
- Ruche Warré
- Ruche Layens
- Ruche Claerr
Toutes ces ruches portent le nom de leur inventeur. Il fut une époque où les inventions de ruches étaient très communes. Beaucoup de chercheurs en agronomie et de techniciens recherchaient la ruche parfaite. Mais la plupart des modèles sont à présent passés dans l’oubli.
Les belges, les anglais et les allemands ont aussi leurs propres modèles. Ils sont adaptés aux pratiques apicoles locales, au développement des colonies d’abeilles durant l’année et au climat du nord de l’Europe.
Les ruches à cadres les plus souvent utilisées en France sont la ruche Dadant et la ruche Langstroth.
La ruche Dadant est souvent celle des apiculteurs débutants. Car les ruchers écoles sont pour la plupart équipés avec ce modèle. Mais c’est surtout une très bonne ruche. Elle est à la fois économique et s’adapte aux particularités de divers territoires. Pour preuve, c’est la ruche la plus courante à travers le monde.
La ruche Langstroth à les faveurs des éleveurs d’abeilles du sud-est de la France et plus particulièrement de Corse. De volume plus réduit que la Dadant, cette ruche est adaptée aux colonies moins populeuses que l’on retrouve souvent au sud de l’Europe.
Chaque modèle de ruche diffère dans son fonctionnement, mais surtout par les dimensions du cadre standard. Par exemple, un cadre de format Dadant ne peut pas entrer dans une autre ruche.
C’est la raison pour laquelle il est conseillé de ne travailler qu’avec un seul modèle de ruche. Dans le cas contraire, vous devrez gérer deux types de cadres et deux types de hausses. C’est moins pratique, mais si vous souhaitez collectionner quelques modèles de ruches originales, pourquoi pas.
La ruche Dadant et ses éléments
Si vous devez débuter en apiculture, nous vous conseillons de choisir la ruche Dadant. En effet, elle se trouve à la vente dans tous les magasins apicoles. Et son prix n’est pas très élevé. Vous pourrez aussi choisir quelques aménagements, comme apposer une paroi vitrée, pour observer vos abeilles sans ouvrir la ruche. Ou bien choisir un type de bois plus résistant, comme le mélèze ou le châtaignier. Notez qu’il existe aussi des ruches Dadant en plastique.
De plus, beaucoup de traitements sont prévus pour être posés dans une ruche Dadant. C’est le cas des bandelettes qui contiennent des substances anti-varroas. Avec d’autres modèles, il est hasardeux de déterminer la posologie à appliquer.
Enfin, il est fort probable que vos premières leçons d’apiculture se déroulent dans un rucher école équipé de ruches Dadant. D’ailleurs, nous vous invitons à consulter la liste des ruchers écoles, si vous n’en avez pas encore trouvé un à côté de chez vous : https://apiculture.idlwt.com/formations-apiculture-en-france-belgique-suisse-canada/
Maintenant que nous vous avons exposé tous nos arguments en sa faveur, nous allons présenter avec plus de détails la ruche Dadant.
Une ruche Dadant est constituée des éléments suivants :
- Le corps de ruche
- Le plateau
- Le couvre-cadres
- La hausse
La vidéo suivante présente ce modèle et donne aussi des informations utiles sur l’assemblage des éléments d’une ruche Dadant.
Le corps de ruche
L’élément central est le corps de ruche. C’est une caisse qui va recevoir les cadres sur lesquels les abeilles vont bâtir des rayons de cire, élever leurs larves et stocker des réserves de miel et de pollen. Il existe des corps de ruche qui peuvent recevoir 10 cadres et d’autres 12 cadres. Nous verrons plus bas qu’il existe aussi des ruchettes Dadant avec 5 ou 6 cadres.
Le plateau
Ce corps de ruche est posé sur un plateau. La tendance actuelle est d’utiliser un plateau dont le fond est grillagé. Ceci permet une meilleure ventilation de la colonie, mais aussi d’évacuer les acariens parasites qui chutent régulièrement.
Le couvre-cadres et le toit
Le corps de ruche est fermé par le dessus par un couvre-cadres. Il s’agit d’une plaque en bois sans particularité. Et enfin un toit métallique vient coiffer le tout. Il protège la ruche et les abeilles de la pluie et de la neige. Il peut être pentu ou plat. Ce dernier modèle de toit est préféré par les apiculteurs professionnels, car ils peuvent empiler les ruches les unes sur les autres pour les transporter d’un emplacement à un autre.
Beaucoup d’apiculteur insèrent entre le couvre-cadres et le toit une couche isolante. Ceci pour éviter que les colonies ne soient soumises à des extrêmes de température. Car un toit exposé au soleil peut beaucoup chauffer.
La hausse
Durant le printemps et l’été, les butineuses apportent une grande quantité de nectar. Pour permettre le stockage de ce surplus, l’apiculteur place pendant quelques semaines ou mois des hausses au-dessus du corps de ruche.
Dans ces hausses se trouvent des cadres que les ouvrières vont remplir de nectar. Puis, elles vont transformer ce liquide sucré récolté dans les fleurs en du miel. À la fin de la miellée, l’apiculture retire les hausses et extrait ce miel. Par contre, il ne retire jamais le miel des cadres placés dans le corps de ruche.
Ruche et ruchette
Comme nous l’avons expliqué, il existe souvent plusieurs types de ruche pour un même modèle. Et chacune aura un nombre de cadres différents. Chez les apiculteurs amateurs, on retrouve principalement des ruches Dadant à 10 cadres et des ruches Dadant à 12 cadres. Mais aussi des ruchettes qui comportent 5 ou 6 cadres. Et plus rarement une configuration intermédiaire à 8 cadres.
Une ruchette est généralement utilisée pour acclimater un essaim d’abeilles que l’on a récupéré. Ou encore pour effectuer des divisions de colonie. Lorsqu’un apiculteur fait l’acquisition d’une colonie, celle-ci lui est souvent vendue dans une ruchette de 5 ou de 6 cadres.
Enfin, il existe aussi des ruches Dadant à 15 cadres ou plus. Elles sont employées par les producteurs de gelée royale et les éleveurs de reines.
Pour résumer
Le choix du modèle de ruche est important, si l’on souhaite débuter en apiculture. Bien qu’il existe de nombreux modèles intéressants et attirants, il est préférable de se tourner vers la simplicité, plutôt que vers l’originalité. Car l’apprentissage de l’apiculture est parfois difficile et il est préférable d’appliquer ce que l’on a appris dans un rucher école avec une ruche standard.
La ruche Dadant convient bien pour débuter en apiculture. Vous la trouverez partout en vente. Vous pouvez aussi facilement la fabriquer si vous êtes bricoleur. Enfin, vous trouverez facilement un apiculteur qui utilise la ruche Dadant et qui pourra vous conseiller si vous rencontrez des problèmes avec vos abeilles.
Puis, lorsqu’on acquiert de l’expérience avec l’élevage des abeilles et de l’autonomie, on peut compléter son rucher avec des modèles moins courants, comme la ruche kényane ou des ruches traditionnelles par exemple.
Nous espérons que cet article vous aura intéressé. Nous vous souhaitons une bonne continuation dans vos projets apicoles.