Malgré la période hivernale où la végétation entre en sommeil, rien n’est perdu si vous souhaitez vous atteler à la décoration de votre extérieur. Faciles d’entretien, les arbustes en pot mettent une touche de nature dans une cour ou un jardin et sont capables de résister à un hiver relativement rugueux. Quel plaisir alors de se pencher vers la fenêtre pour les regarder grandir …
Des espèces intemporelles…
Les arbustes se vendent généralement en pot et il est donc possible d’en acheter à toutes les saisons.
Une fois l’achat effectué, il faut rempoter. Contrairement aux plantes d’intérieur, dont le rempotage est idéal au début du printemps pour la majorité des espèces, celui des arbustes est possible tout au long de l’année.
Vous pouvez même attendre quelques mois avant de procéder à cette opération sauf pour le buis, qu’il est conseillé de rempoter sans tarder avec une terre composée de 20% d’argile minimum et enrichie d’engrais.
Dans tous les cas, il faut faire attention à prendre un pot de taille supérieure à celui dans lequel votre arbuste se trouvait lors de l’achat. La redaction vous conseille même d’approcher la limite du déséquilibre esthétique. « J’ai vu beaucoup de personnes qui ont fait mourir leurs arbustes en les mettant dans des pots en zinc trop étroits. C’était certes très joli mais l’arbuste a étouffé. »
Si vous avez acheté une racine nue ou que vous souhaitez mettre l’un de vos arbustes en pleine terre, c’est la saison. A l’automne et l’hiver, les plantes sont en période de latence et souffrent moins du déménagement. Mais il faut éviter de le faire lorsqu’il gèle car le froid peut endommager les racines.
Des arbustes adaptés à notre climat
Si vous rêvez de mettre une touche méditerranéenne sur votre terrasse ou dans votre jardin en vous offrant un citronnier ou un oranger, rassurez-vous. De nombreuses variétés sont adaptées au climat de notre région, à condition de respecter certaines règles.
En pleine campagne, il faut donc en tenir compte.
Il ne faut pas mettre d’oliviers au fond d’un jardin, ni de palmiers dans les endroits exposés au vent nord-est.
Côté températures, la plupart des arbustes supportent le froid. Un olivier tient jusque -10°C, le laurier-tin résiste au gel jusqu’à -15°C et le citronnier jusque -5 °C, mais en pleine nuit ou le matin seulement et à condition que l’atmosphère se réchauffe en journée.
Si les températures sont négatives jour et nuit, le gel attaque l’arbuste. Dans ce cas, il faut les couvrir avec un voile d’hivernage et surtout pas les rentrer car les bambous, romarins et autres ne sont pas faits pour vivre dans des pièces surchauffées et peu aérées.
Même les espèces méditerranéennes ne survivraient pas à l’intérieur. L’atmosphère d’une maison dessèche en effet les feuilles des citronniers et des orangers. « Si vous souhaitez absolument les rentrer, il faut les placer dans une véranda pour qu’ils aient de la lumière et que la pièce ne soit pas chauffée. »
Ces quelques conseils donnés, sachez que vous pouvez tout oser : entre les cornouillers à fleurs rouges, les arbres à perruque, le romarin ou autres, vous n’avez que l’embarras du choix !
Des ornements à part entière
En plus de mettre une touche de nature à votre extérieur, les arbustes sont des éléments décoratifs à part entière. Leurs formes, feuillages et floraisons diffèrent selon les variétés et laissent un large choix.
Contre une maison, un mur ou à placer derrière des plates-bandes de fleurs, les arbustes à feuilles caduques ou à fleurs, comme la bruyère, peuvent masquer des imperfections ou créer un fouillis végétal.
Les arbustes à feuillage persistant, comme le romarin, forment un décor permanent. Ils sont idéals pour créer des haies ou des délimitations. Mais ils peuvent aussi être disposés par petite touche. Isolé dans une poterie, un buis donne beaucoup d’allure à une petite cour.
D’autant que les spécialistes proposent une grande variété de pots tant au niveau de la matière que des coloris. Il faut dans tous les cas prendre en compte le développement de l’arbuste. Un forsythia peut atteindre jusqu’à 1,50 m.
Pour autant, rien n’est perdu pour ceux qui ne disposent que d’un espace réduit. Il existe des conifères et arbres fruitiers nains en pot qui produisent des fruits en abondance et de calibre identiques à ceux des variétés traditionnelles.
Mais il n’est pas question de les négliger : ils ont besoin du même entretien que leurs grands frères. Les conifères ou certains persistants, dont la pousse est plus lente, sont particulièrement adaptés aux grands balcons ou aux terrasses. Le buis ne pousse par exemple que de 5 à 10 cm par an.
Il faut ensuite, comme pour les plantes, se soucier de l’orientation de votre extérieur pour choisir vos arbustes. Sur une terrasse orientée plein nord, un hortensia Paniculata Limelight tient très bien et fleurit jusqu’à la fin de l’été. Sculptures
végétales
Idéals pour donner du style à un jardin, de nombreux persistants sont adaptés à la discipline topiaire, autrement dit, à l’art de tailler les végétaux en sculptures géométriques ou figuratives. Les buis, houx, ifs, cyprès peuvent se tailler en boule, spirale, pyramide, animaux pour former des bordures ou des haies. Ces espèces s’adaptent en plus à des jardins très modernes ou à ceux de style plus classiques. Il suffit juste de connaître quelques astuces : le buis se taille plus facilement que l’if et donne un résultat plus net.
Mais il faut être patient et il ne faut pas faire n’importe quoi et n’importe quand. La taille de formation doit être faite au printemps et la taille d’entretien à l’automne. Il faut au moins laisser s’écouler trois mois entre deux coupes et il ne faut jamais opérer en période de gel ou de canicule.
Quant à la réalisation proprement dite, les boules, les cônes, les pyramides et les cubes sont les plus faciles à réaliser : il faut travailler de haut en bas et du centre de la plante vers l’extérieur.
Pour réaliser des formes plus complexes, comme les animaux, il existe des armatures métalliques de toutes formes. Il suffit de planter un jeune arbuste dans l’armature, d’attendre qu’il pousse et de tailler les branches lorsqu’elles dépassent de la structure.
Juste une bonne coupe !
Contrairement à certaines plantes ou aux fleurs, les arbustes sont parfaits pour ceux qui n’ont pas la main verte ou qui ne disposent pas de beaucoup de temps pour s’en occuper.
Ils nécessitent peu d’entretien. Les arbustes plantés en hiver doivent être arrosés au moins une fois par mois, plutôt le soir.
Au printemps, pensez juste à leur apporter un amendement organique sous forme de compost. Seule étape à ne pas négliger : la taille.
Elle permet de remettre en forme les arbustes et de maîtriser leur expansion, élément indispensable dans les petits jardins.
En outre, la taille augmente la ramification des arbustes en provoquant l’apparition de nouvelles branches et améliore bien souvent la floraison. Pour simplifier les choses, il y a un grand principe à retenir : les arbustes à floraison estivale se taillent à la sortie de l’hiver pour favoriser la pousse de jeune bois.
Ceux à floraison printanière comme les lilas ou le laurier-tin se taillent après leur floraison, en fin de printemps. On taille donc le buis en juin ou septembre et un citronnier en février / mars. Certains arbustes, comme l’azalée ou le magnolia ne nécessitent pas de taille. La seule chose à faire étant de retirer les fleurs fanées.
Bonsaï, l’art de la patience…
Réplique d’un arbre en pleine nature, le bonsaï est né en Egypte avant d’être développé en Chine puis codifié au Japon.
Qu’il soit originaire d’Inde, de Chine ou du Japon, à tronc unique ou multiple, à floraison ou non,
le bonsaï est tout un art qui se cultive au fil des années.
Si vous êtes novice, mieux vaut commencer par acheter un bonsaï bon marché et d’une culture facile comme le Ficus.
S’il provient d’une jardinerie ou grande surface, hiver oblige, il faut attendre pour le rempoter et se contenter de placer l’arbre dans un pot plus grand sans toucher aux racines et en comblant les vides avec du substrat drainant. La période idéale pour le rempotage se situe entre mars et juin.
Contrairement aux arbustes ou aux plantes, l’essentiel n’est pas de changer de pot mais de tailler ses racines et de renouveler la terre, tel un arbre dans la nature.
Ensuite, tout dépend de son pays d’origine. Le bonsaï d’intérieur provient de pays tropicaux et il apprécie de retrouver ses conditions naturelles.
Placé près d’une fenêtre pour lui apporter un maximum de lumière, dans un endroit aéré pour lui assurer l’air dont il a besoin et dans une pièce dont la température peut varier entre 12° et 35°, il se portera à merveille. Il est possible le mettre à l’extérieur de mai à octobre.
Etape délicate et primordiale : l’arrosage.
L’eau est en effet la principale nourriture d’un bonsaï. Elle est donc essentielle mais ne doit surtout pas stagner dans la terre. Dans le cas contraire, le bonsaï ne tarde pas à réagir : en cas de manque d’eau, les feuilles tombent et en cas d’excès, elles jaunissent ou noircissent.
L’arrosage se fait tous les jours en pluie fine par le dessus de la plante. L’eau doit ruisseler sur les feuilles pour les laver et éliminer les acariens et autres espèces nuisibles à sa santé.
Le bonsaï d’intérieur étant une variété très sensible, il ne faut pas l’arroser n’importe quand. En hiver, le meilleur moment est le matin.
L’apport d’engrais chimiques demande lui aussi un dosage subtil : en trop grande quantité, il peut brûler les racines. Il faut donc privilégier les additifs organiques et ne jamais en donner à un arbre malade.
Quant à la taille, certaines variétés ont besoin d’interventions plus fréquentes que d’autres et tout dépend de l’objectif. La taille peut modifier la forme de l’arbre : comme on peut ligaturer un tronc, on peut aussi déformer une branche pour changer son orientation. Un art qui s’acquiert avec la pratique !
Contrairement au bonsaï d’intérieur, celui d’extérieur est d’entretien facile.
Il suffit de le placer à l’abri du vent en hiver ou lorsqu’il gèle de mettre les pots dans une boîte en bois et de les recouvrir.