5 conseils avant d’installer une ruche dans votre jardin

Lucas Bricard

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Beehives
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En 2020, l’État français a répertorié pas moins de 71 000 apiculteurs dans le pays.

La plupart de ces éleveurs d’abeilles sont des particuliers.

Ces amateurs ne dégagent aucun revenu de l’apiculture. Ils possèdent entre une et dix ruches sur leur jardin, sur un terrain prêté ou en location. La France a une longue tradition d’apiculture familiale.

Et même si vos parents ou vos grands-parents n’ont jamais eu d’abeilles, vous pouvez pratiquer cet élevage.

En vous apportant 5 conseils avant d’installer une ruche dans votre jardin, cet article va vous exposer ce qu’il faut prévoir pour bien débuter l’apiculture de loisir. Vous saurez quoi mettre en place avant d’acquérir votre première ruche et pourquoi pas, par la suite, créer un véritable rucher de plusieurs colonies.

Est-il possible d’avoir des ruches chez soi ?

Comme nous l’avons indiqué, la plupart des apiculteurs sont des amateurs qui possèdent quelques ruches chez eux.

Ils élèvent des abeilles pour retirer chaque année – au printemps et parfois aussi en été – quelques kilogrammes de miel. Mais aussi pour le plaisir d’observer la vie de ces insectes sociaux surprenants.

abeille recueil pollen
Légende : les abeilles sont considérées comme des animaux domestiques

Il est donc possible d’avoir des ruches chez soi, sans statut d’agriculteur et sans être dans l’illégalité.

Mais pour que l’aventure soit un succès, il convient de respecter des précautions pour placer les ruches au bon endroit. Car il faut assurer la sécurité du voisinage et de ses proches.

Nos conseils pour réussir en apiculture

N°1 : Respecter les distances légales

La législation française est favorable à l’installation de ruche dans un jardin. Et il devient possible de placer des colonies d’abeilles pratiquement n’importe où. Ceci explique la présence de ruches dans des parcs publics en ville ou sur le toit d’immeubles. Mais pour ne pas vous exposer à des sanctions, vous devez respecter les textes de loi.

En France, le code rural prévoit que les préfets ou les maires précisent dans un arrêté la distance minimale qui doit séparer une ruche d’une propriété voisine. Cette distance va changer en fonction du type de voisinage.

Elle est courte si l’on se trouve à proximité d’un champ ou d’une forêt et beaucoup plus importante s’il s’agit d’un bâtiment collectif comme une mairie, une école ou une caserne.

Certains départements et communes imposent des distances de sécurité importantes. Il faut souvent éloigner les colonies de 100 mètres d’une école par exemple. Mais sur d’autres territoires les distances sont bien plus courtes : seulement 5 mètres à Paris doivent séparer une ruche d’une propriété voisine.

Mais le code rural prévoit aussi que ces distances ne s’appliquent plus, lorsqu’une palissade continue et haute d’au moins deux mètres sépare les ruches du voisinage. Ainsi, si une haie d’arbustes persistants sépare votre jardin de celui du voisin, vous n’avez pas de distance minimale à respecter.

plusieurs ruche dans un jardin
Vous pouvez placer une ou plusieurs ruches dans votre jardin

Néanmoins, il faut tout mettre en œuvre pour limiter les nuisances sur les personnes et sur leurs biens, car vous êtes responsable des dégâts causés par vos abeilles. Donc en toute logique, disposez une haie d’au moins deux mètres de hauteur et éloignez au maximum vos ruches des propriétés voisines et des voies passantes.

N°2 : Formez-vous à l’apiculture

L’apiculture est compliquée si on ne maîtrise pas les bons gestes et que l’on ne connaît pas le comportement des abeilles. Si l’on débute en apiculture sans se former, on prend un risque pour soi et pour les autres.

Une colonie peut être agressive et piquer les personnes qui se trouvent aux alentours, sans faire de distinction.

Pour savoir comment ouvrir une ruche et utiliser un enfumoir, il est nécessaire de suivre un stage pratique.

On y apprend aussi comment reconnaître les maladies et appliquer les traitements adaptés. Vous serez informé sur les principaux ennemis des abeilles : les varroas et les frelons asiatiques.

SI l’on y prend garde, ces ravageurs peuvent détruire vos colonies en quelques semaines, parfois en quelques jours.

Pour former les néophytes à l’apiculture, des stages sont organisés chaque année par des associations d’apiculteurs. Mais il faut s’inscrire plusieurs mois à l’avance, car beaucoup de personnes souhaitent se former à l’apiculture.

La pratique de l’apiculture est guidée par des connaissances sur la biologie des abeilles et sur les techniques d’élevage. Ces informations peuvent se trouver dans les livres et sur des blogs spécialisés. Mais il est aussi possible de suivre une formation théorique à distance. Vous serez alors prêt à passer à la pratique, en sachant quoi observer et comment procéder. C’est alors un gain de temps et d’argent. Car l’on fait beaucoup moins d’erreurs.

La formation de l’école en ligne IDLWT permet de faire connaissance avec le monde des abeilles. Elle repose sur des visioconférences en direct et des ressources que l’on peut consulter sur une plateforme e-learning. Les apprenants peuvent alors questionner le formateur. Pour en savoir plus, consultez le site https://apiculture.idlwt.com

N°3 : Déclarer votre activité et assurez vos ruches

La déclaration de vos ruches est obligatoire et doit se faire dès l’installation de votre première colonie. Cette déclaration se fait en quelques clics, depuis le site du ministère de l’agriculture.

Après cette première connexion, vous obtiendrez immédiatement votre numéro d’apiculteur : le NAPI.

C’est un numéro personnel que vous devrez marquer sur vos ruches. Il doit être conservé et vous sera demandé pour les futures déclarations.

Pour l’État français, ce recensement est un moyen de connaître le nombre des ruches sur le territoire national et de pouvoir mettre en place des actions de lutte contre les parasites des abeilles.

Mais il faut savoir qu’au-delà de dix ruches, il faut déclarer cet apport sur sa déclaration de revenus. La déclaration vous engage vis-à-vis du fisc, si votre rucher devient très important.

Chaque année, entre le 1er septembre et le 31 décembre, un apiculteur doit confirmer le nombre de colonies en sa possession même s’il a déclaré son activité durant l’année.

Bien que cela ne soit pas obligatoire, nous vous conseillons d’assurer les ruches pour les dégâts que les abeilles peuvent causer à autrui. Cette assurance peut se rajouter à la responsabilité civile. Mais il est aussi possible de souscrire à une assurance auprès d’un syndicat d’apiculteurs. Ou d’une revue d’apiculture, comme l’excellent mensuel L’abeille de France qui propose ce service.

N°4 : Placer une ruche au bon endroit

Dans la nature, les colonies d’abeilles s’installent dans des arbres creux ou dans des cavités entre des rochers.

Mais elles choisissent de préférence des gîtes bien exposés au soleil et protégés des courants d’air. L’apiculteur va donc choisir un emplacement protégé des vents froids d’hiver pour y positionner ses ruches.

Il oriente de préférence l’entrée de la ruche vers le sud ou vers l’est. Une exposition ensoleillée est préférable, car les abeilles ont besoin de se réchauffer avant de s’envoler.

Placer une ruche au bon endroit
Légende : Être apiculteur, c’est surtout maîtriser les techniques, comme la capture des essaims

Comme nous l’avons précisé plus haut, il faut respecter des distances de sécurité avec son voisinage. Il est aussi prudent de placer les ruches le plus loin possible des voisins et de ne pas orienter les entrées vers des habitations proches.

Les abeilles sont des insectes rustiques qui s’adaptent aux contraintes environnementales. SI vous ne disposez pas d’un emplacement idéal, vous pouvez aussi orienter votre ruche vers l’ouest ou le nord. Vous aurez probablement une récolte de miel moins importante, mais vos colonies survivront.

N°5 : Aménager les pourtours du rucher

Pour apporter plus de confort à vos abeilles, il est intéressant de planter des buissons qui atteindront 2 à 3 mètres de hauteur. Ces plantes vont protéger les abeilles du vent, mais aussi leur donner des repères pour faciliter leur orientation.

Elles trouveront alors plus facilement le chemin de leur ruche en rentrant de butinage. Bien que quelques fleurs ne suffiront pas à nourrir vos colonies, pensez dès à présent à contribuer à enrichir de plantes mellifères leur environnement.

Les abeilles sont des insectes qui ont besoin d’eau. Ce liquide est nécessaire pour hydrater toute la colonie. Car une abeille est constituée à 70% d’eau. Mais aussi pour refroidir l’intérieur de la ruche en été.

La production de gelée royale – aliment des jeunes larves – demande aussi une quantité importante d’eau.

Les butineuses doivent donc trouver un point d’eau afin de subvenir à ce besoin. Pour leur faciliter leur travail, installez un abreuvoir à quelques mètres de leur ruche. Celui-ci sera rempli d’eau et de petits cailloux, pour ne pas que les abeilles se noient. L’abreuvoir est placé au soleil, car les butineuses préfèrent absorber de l’eau tiède.

Comment s’équiper pour bien débuter ?

Il est facile de trouver du matériel pour créer un petit rucher. Nous vous conseillons de faire l’acquisition d’une ou de deux ruches dans un premier temps. L’équipement de l’apiculteur doit comprendre obligatoirement une combinaison, une paire de gants, un lève-cadre et un enfumoir. Il y a peu de différence de prix entre le matériel neuf et celui d’occasion. Nous vous conseillons de choisir du neuf. Le matériel d’occasion étant parfois contaminé par des agents pathogènes dangereux pour les abeilles.

Les ruches existent en plusieurs modèles. Le plus courant en France est la ruche Dadant. Cette ruche est utilisée par la plupart des apiculteurs, qu’ils soient professionnels ou bien amateurs. Et vous la trouverez dans tous les magasins apicoles. La vidéo suivante vous présente son principe et son assemblage.

https://youtu.be/nB-1nLI09h4
La ruche Dadant et son assemblage

Enfin, vous aurez besoin de peupler votre ou vos ruches par une colonie d’abeilles. Il est possible de prendre contact avec des éleveurs et de faire l’achat d’un essaim sur cadres.

Le prix est de 120 à 180 euros pour une jeune colonie. Ce prix dépend de la race d’abeilles. Il est aussi possible de récupérer entre avril et juin, un essaim vagabond. Mais vous devez savoir comment procéder ou vous faire aider par un apiculteur.

Pour débuter l’apiculture avec une ruche, il faut compter un budget de 350 euros. Mais nous vous conseillons de prévoir l’acquisition de deux ruches et ainsi d’être prêt à dépenser 550 euros. Des frais supplémentaires devront être dépensés chaque année. Pour acheter de nouveaux cadres et vous équiper à la récolte du miel.

Pour résumer

Avant d’installer une ruche dans son jardin, il est préférable de suivre quelques cours théoriques, puis un stage pratique. Ceci pour confirmer votre projet et prendre confiance en vous. Car il n’est pas garanti que vous soyez prêt à supporter quelques piqûres. Il faut aussi apprendre les gestes de l’apiculteur, comme allumer un enfumoir et manipuler les cadres d’une ruche.

Vous devez trouver le meilleur emplacement pour votre première ruche, en tenant compte :

  • De la distance avec les habitations voisines
  • De la qualité végétale de l’environnement proche
  • De vos moyens à aménager au mieux votre rucher

Bien entendu, n’oubliez pas de vous assurer auprès de votre compagnie d’assurance ou bien d’une organisation apicole. Car les abeilles sont imprévisibles et vous en êtes responsable, même lorsqu’elles franchissent votre propriété et piquent une personne de l’autre côté de la rue.

Maintenant, vous connaissez l’essentiel pour étudier la faisabilité de votre projet.

Il ne me reste plus qu’à vous souhaiter beaucoup de plaisir à élever vos abeilles et à faire de belles récoltes de miel.

Lucas Bricard
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